samedi 17 juin 2017

Izana, la voleuse de visage de Daruma Matsuura

Izana, la voleuse de visage, de Daruma Matsuura
partenariat Lumen
Dans le monde d'Izana, il y a le dedans et le dehors. Le dehors, c'est tout ce qui s'étend au-delà des murs de la maison : le soleil, les arbres, les autres... tout ce qu'elle n'a jamais vu autrement que dans ses livres ou à travers les carreaux. Car depuis sa naissance, elle vit recluse, bien à l'abri entre quatre murs. Un jour, poussée par la curiosité, la jeune fille décide de braver l'interdit et de s'aventurer à l'extérieur. Bien mal lui en prend – elle comprend que son visage est si effroyable qu'il ne peut être montré au grand jour.
Car si d'ordinaire, la laideur n'est pas un crime, il règne dans le village une terrible superstition. Autrefois se seraient affrontées une sorcière d'une grande laideur et une prêtresse d'une grande beauté : la première, victorieuse, aurait volé son apparence à la seconde. Depuis lors, toute petite fille laide née une certaine année est tuée sur-le-champ, sous peine de porter malheur aux habitants. Cette légende est même le thème d'une pièce de théâtre qui se joue chaque été. Izana y découvre pour la première fois, dans le rôle de la prêtresse, sa propre cousine. Née la même année qu'elle, Namino a été épargnée grâce à sa beauté extraordinaire...
  • Auteur : Daruma Matsuura     |     Editeur : Lumen
  • Genre : Fantastique     |    Langue : Français
  • Date de parution : 18/     |     Nombre de pages : 312
Cette histoire se déroule dans le village d'Akeiwa, au Japon.
Il y existe une légende d'une sorcière laide née l'année du cheval de feu qui aurait volé la beauté d'une belle prêtresse par jalousie.
Dès lors, toute naissance l'année du cheval de feu était quasiment interdite. Si une enfant laide naissait, elle devait mourir pour ne pas porter malheur au village.
Pourtant, Izana fut sauvée par Chigusa, l'infirmière appelée le jour de sa naissance.

Izana ne connait pas le monde extérieur. Élevée en recluse, c'est à 12 ans et dans les pires conditions qu'elle apprend la vérité : elle est laide, et née l'année maudite.
Exilée dans la montagne, elle rêve et convoite cet extérieur qu'elle ne peut avoir, des contacts humains et une vie qui ne sont pas pour elle. Le jour où tout semble sur le point de disparaitre, sa jalousie envers la belle Namino se fait plus intense.

Cette histoire est particulière. Je ne saurais la définir. On est face au thème fort de la beauté et de la laideur, autant extérieure qu'intérieure.
Tout le roman tourne autour de plusieurs thématiques dans le folklore et la magie japonaise : la jalousie, la haine, le rejet, les superstitions, les jugements envers autrui et sur les apparences. Sans que l’on s’en rende vraiment compte, c’est un roman qui transmet des messages forts, tout cela à travers une légende dans la plus pure tradition japonaise.

C’est un univers à part, à l’ambiance tantôt pesante, tantôt empreinte de magie, et à l’écriture sommes toute assez poétique.

Tout le monde a sûrement dû faire face un jour à un jugement sur son physique. Izana à un visage si laid qu'elle serait considérée comme maudite et condamnée à mort dans son village. Personne ne connait donc son existence.
Pourtant, elle voudrait vivre pleinement, et ce roman montre à quel point les apparences et le jugement des autres, ainsi que certains préjugés et superstitions, conditionnent la vie de quelqu'un.
Izana doit faire preuve de courage pour dépasser tout cela et oser affronter l'adversité... ou prendre à bras le corps le destin qui a été tracé pour elle dans la légende.

Outre les problèmes d'Izana, on a également une quête de vérité concernant les origines de la légende de la prêtresse et de l'ogresse, et des infanticides qui y sont associés. J’aurai aimé en savoir plus sur cette légende, j’ai trouvé que ce n’était peut-être pas assez développé, d’autant que ça m’a vraiment intéressée.

La fin de l’histoire je l’ai assimilé à une sorte de fin de la légende, ou un prolongement de celle-ci. C’est une fin ouverte qui nous laisse imaginer ce que l’on veut pour la suite des choses, mais qui conclut néanmoins l’histoire à Akeiwa.

J’ai passé un bon moment en lisant ce roman, et je suis ravie d’avoir découvert cette histoire.

Pour ceux que ça intéresse, ce roman est le préquel de la série manga « Kasane, la voleuse de visage ».

Karine N.

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